• À propos
  • Annexes
    • Archives LCB
    • Bibliographie
      • DMADMC
    • Lexique
      • Le serre-joint (l’espace)
  • Contact
  • La vie selon les diapositives (Multiverse tunneling slippage)
  • Pourquoi  » Formesens  » ?

Formesens

~ " Socrate : Mais je me rends pleinement ridicule, à ce que je vois, avec mes divisions d’espèces et ma manière de les compter." Platon, Philèbe, 23d.

Formesens

Archives Mensuelles: mars 2015

Structure et image de la structure

26 jeudi Mar 2015

Posted by palazzoducale in Non classé

≈ Poster un commentaire

En lisant Houdé et Miéville, Pensée Logico-Mathématique,

mr26$002.jpg

j’ai été frappé par le fait que la première structure que Piaget ait adoptée soit ce qu’il appelle le  » groupe pratique des déplacements », idée empruntée à Poincaré, c’est à dire (1) l’ensemble des parcours d’un segment constitué de trois points ABC.

En effet, cette  » structure » se déplie concrètement sous la forme d’un… triangle (et je ne m’étonne pas que dans Le Structuralisme de la collection Que Sais-je, Piaget parle de Gestalt à chaque page).

En effet, pour que « AC » ait un sens identifiable comme autre que l’ajout de AB+BC, il faut  » décoller  » le point B du milieu du segment AC.

Je me suis dit que s’ils avaient du mal à dissocier les structures des classes, c’était du fait d’une sorte de « contamination méréologique » . Je me suis demandé alors dans quelle mesure les schémas ainsi employés pouvaient témoigner de cette parenté.

Il me semble clair que l’analogie, par exemple, a pour forme correspondante un losange :  » D est à C ce que B est à A. », ce qui explique ce côté fascinant d’un essuie-glace de pare-brise.

losange1.jpg

Si on admet que le segment DC (bleu) pivote dans le plan du dessin, parce que les rotules B et A (points vert foncé) sont labiles, alors ce segment, prenant tour à tour les positions bleues, va parcourir dans le plan du dessin une aire que j’ai tenté de matérialiser en rose.

Il va donc  » mettre en contact », c’est à dire permettre de mesurer un couple de points bleus, c’est à dire de les comparer  » à l’aune  » du segment AB, bien que ce segment soit immobile et éloigné des points bleus.

Ceci est en quelque sorte la première fonction de cette opération, vérifier la structure de la taxinomie, que mon consensus sur les assertions a bien la même structure que celui mon interlocuteur (dialogue de ce qui subsiste en nous des primates)

Mais il va aussi, et surtout, permettre de les comparer à cet aune selon l’aspect de la cheville BD. C’est surtout là qu’est la double articulation du langage. (dialogue humain). C’est la caractérisation par le sens, qui nous permet de  » mailler le lexique par le sens », et que j’ai déjà évoquée.

Cette image en appelle une autre, qui se trouve page du même ouvrage.

Quelle serait la figure de pensée qui aurait l’image ci-dessous pour illustration ?

mr26$003.jpg

Si on prend la flèche verticale du centre comme le faîtage d’une toiture, nous avons l’espace d’un grenier, où s’entassent des fruits imaginaires, qu’on aurait classés, séparant les pommes des oranges.

Capacité supposée, tout autant que celle d’une page de papier à contenir des fruits, et ce au prétexte fondateur de l’unité (2), parce que l’auteur pour une évidence théorique la capacité commune à distinguer  » une pomme  » réelle de  » une orange  » réelle. C’est oublier l’aphasique, qui, percevant les différences sans pouvoir les nommer, abolit la différence entre  » les classes », et du même coup entre les choses. Nul besoin de convoquer ceux peuvent plus les différencier, ni à la vue, ni au goût. Disposer spatialement des fruits, si on en a le goût, sans pouvoir les nommer, ce n’est pas classer.

Je me disais que j’avais là, matérialisé sous les yeux un exemple de confusion entre logologie et méréologie, la fameuse frange. Il n’y a pas  » inclus dans  » d’un côté, et  » sorte de  » de l’autre. Il n’y a pas d’un côté les fruits, réels, et de l’autre la classe des fruits.

La figure de pensée représentée par ce schéma, c’est  » l’abstraction représentative », c’est le moment où nous arrivons, comme une oscillation qui cristallise dans une grille aimantée, à faire coïncider nos perceptions à notre imagination.

Pour reprendre la comparaison avec mon schéma en couleurs, l’aire définie par une opération mentale est virtuelle. Il n’y a pas d’un côté l’aire du parcours de mon essuie-glace, et de l’autre une figure rose. Hélas,seuls  » les fruits »existent. Les fruits eux, n’existent pas. Du moins pas plus, mais enlever les guillements nous permet d’y croire. Seule notre imagination maintient l’illusion de  » such a class », pendant la veille consciente, et sur des critères laborieusement acquis, et à rebours, l’illusion de l’unité, du  » such a thing » (3). Je sais, c’est un peu triste.

C’est cela qu’on maîtrise dans le test de la quantification, c’est  » décoller  » la représentation  » en sortes de  » de la représentation en classes. Comprendre que dire  » en sorte de « , c’est verbaliser l’approximation entendue, reçue, consensuelle, entre le réel et les classes, comprendre qu’on se résigne à un compromis qui permet d’échanger des représentation, en abdiquant notre capacité à représenter le réel par le réel.

Elle représente donc aussi l’espace conceptuel qui sépare une certaine forme  » d’abstraction » , laquelle serait représentée par le saut diachronique (Alain Simon), de la mienne. Tout l’espace de la théorie tient dans ce grenier aménagé par la capacité que nous possédons de catégoriser nos représentations du réel.

C’est une forêt de flèches, de dômes, de clochetons, que nous propose l’histoire de la pensée. Et rien n’est plus beau que de longer ces avenues.

Je comparais par exemple la façon qu’a un lexicologue de considérer, et partant, de manipuler les mots, avec la façon dont le fait un poète.

Non pas du point de vue que l’un, le poète, s’intéresserait plus au sens  » intrinsèque  » des mots pour leur pouvoir d’évocation, non pas que l’autre s’attacherait à leur syntaxe en ce qu’ils échappent, à l’inverse, au sens, mais pour ce que le linguiste lorsqu’il rédige sa théorie se met volontairement en posture d’abstracteur, hors du champ de la responsabilité du sens que portent les mots. Il se recule hors du champ du sens premier, comme un opticien néglige (temporairerment) ce que représente telle image qu’il utilise pour évaluer la vue d’un patient.

Le poète de son côté est jusqu’au cou dans la boue des mots, il la remue ou la cisèle, c’est selon, pour donner au sens une forme choisie, puis visée (4). Il travaille à ce point d’articulation où déformer le mot et la chaîne syntagmatique permet de créer le sens (en fait je vois là le sens comme ce trapéziste un instant en vol, et qui ne peut plus ressurgir si on ne prend pas la peine de reparcourir tout l’élan de la lecture).

Le chercheur qui s’intéresse à l’abstraction fait un saut depuis la  » sorte de  » vers la  » sous-classe « . Il s’éveille à la perception que les choses n’en sont qu’en tant qu’on les définit comme telles, et donc qu’on les  » considère comme telles », et donc que c’est une position de l’observateur. Il pressent ce décollement entre la nomination et la chose, et il voit enfin cet espace que ce décollement ouvre à la possibilité ontologique.

Comme la dépression du décollement aspire l’air entre deux membranes, le décollement de l’abstraction représentative aspire de l’être (une certaine quantité de possibilité d’être, une densité de probabilité de présence) dans l’espace ainsi ouvert. Les  » sortes de fruits  » deviennent réelles (en fait elles  » deviennent  » simplement) et donc, à rebours, leur représentants unitaires, les fruits, adviennent. Ils font irruption dans l’espace de possibilité d’être ainsi aménagé.

Cet éveil à la prise de conscience du mécanisme ne rend pas pour autant aisée l’observation du mécanisme. Puisque ce faisant, je me coupe à moi même l’herbe sous le pied dès que me vient à l’esprit de nommer les choses que j’observe.

C’est là que je vais tisonner Alain sur son  » saut diachronique ». Reculer pour mieux nommer est un risque que prend toute théorie. Nous avons usé et abusé de notre capacité à créer des classes.

D’ailleurs, sur la page 98 de Houdé, les quatre niveaux dont parle Halford matérialisent bien l’amorce de cette escalade.

Maintenant il faut  » documenter le saut », il le faut, pour pouvoir se tenir plus longtemps dans cet instant.
En cataloguer les instances comme le fait Alain, d’autant plus que cela amène à comprendre, si j’ai bien saisi l’intention, comment, individuellement et collectivement, nous parvenons à nous  » mettre à l’unisson  » de tel ou tel niveau synchronique.

De mon côté, je cherche un moyen de retourner vers le réel, de s’arrimer au réel, à ce moment de contact que décrit l’Entropologie aussi (bien obligée 🙂

C’est ce que je pratique à travers l’art textile, et ce pourquoi je m’intéresse aussi aux psychanalystes (3 sic) à ceux qui, cherchant à la charnière où le discours dit quelque chose, de lui-même ou du locuteur, même s’il ne dit rien au sens du linguiste parce que, au sens du linguiste, à part  » baisse le chauffage s’il te plaît », le langage ne dit pas grand chose.

Ce qui est curieux, c’est qu’il me semble que le structuralisme avait orbité autour de cette question pendant un temps, il va falloir y revenir.

  1. Concrètement, hors ce qui caractérise la réversibilité et autres qui ne sont dans notre cadre que d’encombrantes évidences. Dire qu’on ne peut aller d’un point A à un point B que  » sans retour possible », ce qui est vrai, est un autre débat.

    Ceci écarté il faudra bien, à la suite de la réalisation de l’anneau de Möbius, ouvrir ce débat des approximations dont la science fait abondamment usage lorsqu’il s’agit de ses fondements.

    J’entends des approximations  » au réel près ». En effet, puisque la planète Terre dessine dans l’espace une spirale, nous ne saurions revenir au même point en allant en arrière avec un stylo sur une feuille disposée à la surface de cette planète.

    Nous imaginons donc, pour le moment, me semble-t-il, qu’on puisse lors d’un parcours topologique,  » revenir au même point ».

    (2) Comme si l’unité était autre chose que le représentant d’une classe, et une classe autre chose que la collection de ses représentants. Non, magiquement, l’unité pomme a le poids du fruit dans la main, parce que les neurones correspondants sont activés.

    Je passe pour le moment sur  » similaire à  » entre une pomme et une orange, associé à la complémentarité entre les sous-classes mais j’y reviens ici. La similarité comme définition de la complémentarité, c’est une question en soi, non ? Je comprends le raccourci, mais je le prends tout de même en connotation.

    (3) En effet, c’est exactement ce que dit Winicott lorsque, confronté au réel de la cure il pose  » there is no such a thing as a baby ». Abolissant le bébé seul, il l’abolit en tant qu’une unité de langage, ce représentant de classe qui usurpe le statut d’unité réelle.
    Winicott détecte là que le langage crée des concepts inopérants, voire dangereux pour l’homme.

    (4) Là je viens encore de me poser un défi à moi-même.

Publicités
Publicités

Souscrire

  • Articles (RSS)
  • Commentaires (RSS)

Archives

  • avril 2018
  • mars 2018
  • février 2018
  • janvier 2018
  • décembre 2017
  • novembre 2017
  • octobre 2017
  • septembre 2017
  • août 2017
  • juillet 2017
  • juin 2017
  • mai 2017
  • avril 2017
  • mars 2017
  • février 2017
  • janvier 2017
  • novembre 2016
  • septembre 2016
  • août 2016
  • juillet 2016
  • juin 2016
  • avril 2016
  • février 2016
  • novembre 2015
  • octobre 2015
  • juin 2015
  • avril 2015
  • mars 2015
  • janvier 2015
  • décembre 2014
  • octobre 2014

Catégories

  • Annexes
  • à revenir voir
  • briques sémantiques
  • Doubles
  • Exploration
  • Matériel
  • Non classé
  • Représentation

Méta

  • Inscription
  • Connexion

Member of The Internet Defense League

Propulsé par WordPress.com.

Annuler