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Formesens

~ " Socrate : Mais je me rends pleinement ridicule, à ce que je vois, avec mes divisions d’espèces et ma manière de les compter." Platon, Philèbe, 23d.

Formesens

Archives Mensuelles: avril 2016

Représentation 0b (deux images et traits, nuage Pi)

20 mercredi Avr 2016

Posted by palazzoducale in Non classé

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Initialement publié le 2016-04-20 et réédité le 25 avril 2017

Suite de cet article. Je continue de mettre à la disposition de l’assemblée quelques notions éparses que je m’efforcerai de relier selon la méthode précédemment indiquée.

Tout d’abord, un petit complément à cet article. Dans ma tentative pour cerner l’espace de la représentation, j’ai utilisé deux images. Il faut dire ce que sont ces images.

Chacune de ces image représente, là je vais devenir pénible, une sorte de double nuage pi, ce qui est le cas me semble-t-il dans certaines molécules (ou bien le mot nuage pi désigne-t-il une entité composée de deux demi-nuages, l’un au-dessus, l’autre au-dessous de la molécule ?).

Chacun des nuages pi est un parallélogramme, comme celui que j’avais déjà utilisé.. Celui du dessus est constitué par des sommets dont les articulations sont celles d’une face (meta) de l’analogie qui s’énonce par :   » veau  » est à  » vache  » ce que  » poulain  » est à  » jument « , l’autre parallélogramme (celui du dessous) étant constitué des sommets dont les articulations sont celles de l’autre face, vernaculaire, de l’analogie, face qui s’énonce par   » Le veau est à la vache ce que le poulain est à la jument ». (Alors que le veau, rappelons-le , en tant que das Ding, n’est pas)

article représentation 0b a.jpg
Pour respecter mes propres conventions (et après tout, pourquoi pas), le sens issu de la production d’un propos contenant le couple ci-dessus visera, par la laxité propre à chaque nuage, à infirmer ou confirmer la taxinomie, c’est à dire, en validant implicitement de façon plus ou moins forte l’analogie et ses termes, à déplacer cette unité dans le système, mais passons, nous avons déjà vu cela.

L’image ci-dessus illustre le nuage pi de la molécule de benzène, mais dans mon exemple, vous  aviez bien quatre points.

Le territoire dessiné par ces points est le parallélogramme que j’ai représenté par un rectangle, en fait le carré vu en perspective, carré auxquels sont réduits les deux rectangles, l’un de 512×128, l’autre de 128×512 pixels (cf. images du lion et du lapin)..

article représentation 0b b.jpg

L’espace de la représentation

Le point de vue est situé entre les images. Les traits rouges, du plus foncé au plus clair, représentent les points d’attache des bords (1), du fonds vers le devant. Les traits verts figurent les liens qui unissent

C’est ainsi par exemple, qu’on attache le plan du signifiant (au sens lacanien) au symbolique (au sens lacanien), c’est à dire qu’on peut projeter, déformer, réduire, tandis que dans chaque plan, toutes les analogies continuent de fonctionner entre les touts et les parties, toutes les figures de style continuent d’assurer la cohérence du plan dans lequel se développe la théorie que l’on construit.

Cela  » continue de fonctionner ». Du moins dans l’espace du langage. Je peux transcrire l’espace du signifiant en alphabet Morse, en lames de tarots, en ce qu’on voudra, cela fonctionnera toujours. Les choses représentées, elles, resteront intactes, intacta, non touchées. Les choses ne sont pas concernées par la représentation. Les choses sont étrangères à la représentation. Les signifiants sont des choses. C’est nous qui, dans l’espace des liens, mettons les choses en rapport. Mais dès que la conscience se saisit d’un plan, par le moyen, par les pincettes du langage, elle les clive, elle les cristallise par avance et au devant d’elle, et ne pouvant faire autrement, se persuade que les choses étaient ainsi structurées avant sa venue.

Nous nous faisons croire qu’il nous suffit ainsi d’avancer, la lampe à la main, pour penser que nous éclairons l’obsucrité des choses, que nous les découvrons. Comme si elles étaient  » voilées « … Mais de quoi et par qui ?  Nous ne faisons que les structurer, que jeter sur le chaos les mailles d’un filet qui nous permet de le penser.. S’il y a une chose qui n’est pas structurée comme un langage, c’est bien l’inconscient 😀

Mais on ne saurait avoir que bienveillance pour cette pulsion. C’est notre sentiment d’exister qui est en jeu. D’où le succès des  » liturgies du néant  » qui reprennent du poil de la bête dans notre civilisation à bout de souffle.

Dans une autre version de la figure, la représentation des rêves, on peut sans doute avancer que les deux images sont conscientes lorsqu’on se souvient du rêve, ce qui permet de rappeler la seconde. En revanche, les traits verts et rouges sont largement dans l’inconscient, encore plus profondément que la seconde, celle du rêve qui disparaît la plupart du temps au réveil, justement parce que privée de son lien à la première (qui fonde l’essentiel de notre souvenir du rêve) elle n’est alors plus reliée à des éléments  » tangibles  » de la mémoire consciente.

Le garde qui est en bas devant la porte  » stands for « , représente le roi qui est en haut dans les appartements de sa maîtresse. Pourtant, aucun point de l’image du roi n’est superposable à un point de l’image du garde. Attaquer le garde, ce n’est pas attaquer le roi. Ce peut être tenter de le faire, en écartant un obstacle, mais ce n’est pas le faire.

L’ambassadeur  » stands for  » son pays, un peu mieux, puisqu’en blessant un ambassadeur, c’est bien le pays qu’on attaque. Et pourtant, il est difficile de superposer point à point l’image d’un ambassadeur à la carte d’un pays. Autant que de superposer le symbolique au signifiant, peut-être…

C’est pourquoi ce n’est pas, énoncée comme exemple du signe, une représentation du rêve, bien qu’elle puisse parfaitement advenir en tant que représentation du rêve. Elle peut fonctionner dans le plan du langage, comme dans le plan de la représentation. Mais seule la dernière m’intéresse.

Ce qui reste à découvrir, ce sont les  » meta- figures de style », pour mal le dire, qui relient les deux plans de la représentation, qui permettent le passage de l’une à l’autre, entre l’une et l’autre, à travers la passation de sens, comme une passation de témoin, à travers l’espace de la représentation.

 » Mais je sais que c’est dans l’espace vide de l’articulation, dans la frontière dessinée en creux par les  » formes », que se tient la réponse. Non dans les formes, mais dans le scénario qui les lie, et qui régit leur ballet. « Auto-citation.

Une question qui se pose par exemple est l’adhésion par les faces (rappel : chaque image, bouclier, ou lame de tarot, est représentée par l’image 2D ci-dessus, et possède deux nuages pi). Vous savez que j’ai souvent comparé l’espace de l’articulation (ce qui est entre les cartilages) à l’espace situé entre deux aimants qu’on rapproche par leurs faces identiques (+/+). Freud et Lacan ont beaucoup insisté sur l’efficace du rôle joué par une sorte de rapprochement qu’on pourrait qualifier de  » + / – » : une face  » signifiant  » entrant au contact d’une face  » signifié « , par exemple.

La découverte est qu’une face  » signifiant  » peut déplacer  une face  » signifié  » par l’intermédiaire d’une sorte de  » prise  » comme entre les pignons mécaniques, ou les faces des disques d’embrayage, comme l’efficace de la prière etc. (cf. aussi les images latentes de Bacon). Bien que je  répugne quelque peu à sortir le signifiant du réel, et à le considérer agissant en dehors d’une médiation signifiée, mais le lien reste à expliciter.

Ce qui me va là-dedans est, et je sais que je me répète, que les nuages pi font de bons candidats comme outils de représentation, avec dépolarisation etc. Cela se prête bien aussi à une sorte de RAM dont le contenu se perd peu ou prou avec le sommeil, tandis qu’on recharge au réveil tout l’acquis des jours précédents malgré la perte de conscience partielle. C’est sans doute ce que nous promet le futur cloud personnel.

Il y a un petit frisson tout de même à se dire que bientôt, oui, très bientôt peut-être, les gens diront  » Au XXème siècle, les gens mourraient pour de bon, quand ils mourraient pour la première fois, c’était pour toujours – Ah bon pourquoi ? – Eh bien on ne savait pas encore les connecter au nuage. « , comme nous disons aujourd’hui  » Au moyen-âge, on mourrait encore de la rougeole »…

Le plus terrible, cela va être la transition. Comment révéler à ceux qui ne peuvent pas encore être  » uploadés » que certains en bénéficient déjà ? Beau débat en perspective, et joyeux moments pour ceux qui y assisteront de leur vivant tandis qu’ils sont trop vieux pour qu’on le leur propose. Mmmm….

(1) Ces  » bords  » sont bien entendu assez problématiques.

Le plus simple est de constater qu’ils n’existent pas. C’est à dire qu’ils se déplacent lorsque nous nous déplaçons. Notre conscience se déplace munie de son ciel et de sa terre, attachée au centre de la portion de plan dans laquelle  » nos  » analogies fonctionnent. Aux frontières du plan, comme aux frontières de la galaxie, tout devient possible, puisque le savoir ne  » cristallise  » plus à notre approche. Ses structures sont évanescentes, ne contraignent plus, ou moins les formes, et il faut entrer dans la gamme des possibles.

A l’occasion de ce lien, je revois, cette fois avec effroi, la figure de structure d’appariement de symboles… Tirer des traits à travers ces plans, quelle audace…

Il ne s’agit pas ici de projeter sur une quelconque  » carte du ciel », mon problème personnel de flou dans la définition de l’identité. C’est l’inverse. Une image serait celle des soldats romains avançant en formation dite  » de la tortue », avec leur bouclier au-dessus de la tête. Pour chaque soldat, son propre bouclier est le début et la fin de sa survie, même si cette survie dépend en partie de la survie du collectif. Chacun, sous son bouclier, ignore où est situé le bouclier, et donc la protection fournie par les autres. Il s’en remet au chef, aux dieux, et surtout au destin, en priant pour que l’ensemble de la cohorte s’en sorte, et par là lui avec.

De même nous avançons sous un ciel de sens qui a cristallisé à l’approche des boucliers de nos ancêtres, lesquels ont balisé l’univers et le futur de théories diverses. Mais nous ne savons jamais vraiment où s’arrête le ciel de sens, ni surtout, si ses frontières coïncident avec celles du le ciel réel.  C’est pour cela que l’univers reste, depuis ses premières cartes,  » infini ».

J’accorde qu’il reste que chacun, individuellement, se déplace sous son ciel de savoir, le glissant comme une vitre sur une autre vitre, comme la lamelle du microscope sur la lame de verre, voyant les étoiles à travers le verre et se rassurant d’y retrouver les constellations.

Quant à l’intérêt de voir les étoiles derrière les constellations, on peut se poser la question. Un peu, histoire de donner consistance au mythe, mais pas trop non plus, cela devient vite Icarien, ou Phaetonien. Que ce soit dans les cieux ou ici-bas, d’ailleurs.

Le cartel Phœbus est un oligopole composé notamment de Philips, Osram et General Electric mis en place entre 1924 et 1939 dans le but de contrôler la fabrication et la vente des lampes à incandescence mais qui échoua finalement à contrer l’arrivée de compétiteurs mieux offrant.

Bien que peu étudié par les historiens de l’économie, ce cartel a fait l’objet d’un regain d’intérêt après avoir été mentionné dans des œuvres de fictions et des documentaires le dénonçant comme l’une des premières tentatives et donc l’échec d’application à grande échelle de l’obsolescence programmée, c’est-à-dire la planification industrielle pour sciemment limiter la durabilité des lampes en empêchant les progrès technologiques qui auraient permis la fabrication de lampes plus durables. Phœbus était officiellement une société suisse appelée Phœbus S.A. Compagnie industrielle pour le développement de l’éclairage.

De même qu’on entre dans la gamme des possibles (une sorte de gradient violant le tertium non datur), il ne faut jamais oublier à propos de l’image avec les liens, qu’elle est à la fois individuelle et collective, parcequ’elle représente des processus inhérents à chaque individu, être social qui appartient à un espace qui est à la fois propre et collectif, celui de la Culture.

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Incise sur les 3S (réductions au carré) –

13 mercredi Avr 2016

Posted by palazzoducale in Non classé

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Initialement publié le 2016-04-13 réédité le 25 avril 2017

Je voudrais revenir brièvement sur cet article et en particulier sur le passage :  » je me suis dit qu’il fallait que j’essaye « .

 » Pourquoi diable, et quelle étrange nécessité vous y pousse ? « , me direz-vous. Eh bien, c’est parce qu’il y a une réelle différence entre penser un anneau de Möbius et le faire. Le faire, c’est entrer avec lui dans un rapport de connaissance différent, le plus simple et le plus direct, et pourtant sans doute le plus récusé.

Différent, mais en quoi, voilà une chose bien difficile à décrire. Je me pose par exemple une question à propos du geste que je fais en retournant la bande. Lorsqu’on fait un anneau de Möbius en textile, spontanément, cela donne un peu ça :

article 3S a

Prenons par exemple la branche oblique de gauche. Si je lui fais faire son tiers de tour non plus de façon à ce que le bout libre repasse par dessus lui-même, mais par dessous, ça donne à peu près ceci :

article 3S b.jpg
La bande ne fait plus alors un tiers de demi-tour  à chaque virage, et l’anneau ne fait plus un demi-tour au total.

Avec le recul, c’est d’ailleurs un étonnement qui ne me quitte pas : Comment la bande peut-elle en arriver à avoir un demi-tour avec elle même à sa jonction ?

On me dira que la réponse est simple, c’est qu’elle effectue ce tiers de demi-tour en s’enroulant autour de chacune des 3 baguette avant de repartir. Certes. Mais  :

  • D’une part il est évident comme on peut le voir sur la photo, que c’est bien l’autre face du ruban qui apparaît après chacun des passages autour de la baguette. Le ruban a donc fait un demi-tour. En fait il fait trois demi-tours, et seul le troisième compte !
  • D’autre part, si la baguette était plus épaisse, cet enroulement serait moins franc. Donc il faudrait une distance plus grande pour effectuer le tiers de demi-tour. Et si la bande s’enroulait autour d’une baguette de très grand diamètre, il lui faudrait effectuer une distance immense avant de revenir de son tiers de demi-tour.

A l’inverse, est-il possible de faire moins que trois tiers de demi-tour, d’  » aller plus vite  » ? Bref…

Ce geste a certainement son équivalent en équations mathématiques. La sensation que j’éprouve est-elle alors  » superposable  » à ce qui se passe dans le cerveau du mathématicien ? Superposable au sens de la dernière idée évoquée à la fin de cet article.

Même perplexité à la lecture de la définition de la cardinalité (voir note 1 de l’article), vous vous en souvenez peut-être. Je voudrais extraire de la cardinalité sa dimension topologique, la dégager de la notion de  » taille  » ou d’  » ordre » que peut avoir le nombre porté par elle.

Ce n’est pas parce que 4 désigne conventionnellement une quantité  » plus petite  » que 5 qu’on ne peut pas associer un à un les doigts de la main et les points cardinaux, c’est plutôt parce qu’on se place d’un point de vue où on ne peut pas les superposer topologiquement. En effet, si on a cinq litres d’eau, on les divise en 4 paquets de gouttes égaux, et ça fonctionne, on peut associer.

Les Fils Aymond ont une spatialité qui permet cette superposition. Mais si cette spatialité ne vient pas du nombre 4, elle vient de nulle part ailleurs que de cette possibilité de se superposer aux points cardinaux.

C’est en ce sens que  » cela fonctionne », comme le schéma des 3S ne  » fonctionne pas « , parce que les petits bâtons ne sont pas attachés matériellement.

Il m’est venu une image à propos de cette expression. Mettons que d’un côté j’ai des équations physiques dont on se sert pour représenter les interactions entre particules, et qui finalement, ne donnent d’autre satisfaction que de ne prévoir que les situations similaires à celles dont on a extrait le modèle, ce qui finit par attirer le soupçon.
De l’autre, j’ai un trope, ou une cinématique, qui est de tirer un parapluie, par son bout ferrré, à travers les mailles d’un filet. Ma figure de savoir a beau paraître bête, elle fonctionne : Le parapluie va bien se replier « naturellement  » lors du mouvement, et passer par le trou. Voilà ce que j’appelle une structure naturelle.

L’inversion de cette proposition, qui serait de passer le parapluie à l’envers, ne fonctionne pas. Même si ma figure de savoir semble vulgaire à côté des belles équations de la Physique, elle a sur ses cousines cet avantage qu’elle fonctionne.

De plus, si on lui fait subir une opération logique, l’ensemble fonctionne toujours :  » Je vous propose de passer le parapluie dans un sens, vous êtes d’accord, mais le passer en sens inverse, pas d’accord. »

Ma figure de savoir est congruente à son expression linguistique, elle permet de conserver le lien d’analogie entre  » sens / inverse  » et  » d’accord / pas d’accord », ce que, vous en conviendrez je pense, une équation de physique est bien loin de faire.

Vous savez maintenant que ce qui m’occupe est de caractériser cet espace. Et que de plus, je m’astreins à ce que cette caractérisation ne se fasse pas comme souvent par une objectivation, suivie de nommage, de mon objet d’étude, ce qui ne fait que redoubler son espace d’un autre espace, au sein duquel je travaille sur une copie vitruelle de l’objet.
Nous avons vu cela à propos des figures dessinées par terre.

Ici, je vais délier le propos, et repartir d’un autre point, qui vous semblera en rupture avec le contenu des lignes qui précèdent. C’est normal.

Je retrouve une trace de cet espace où se dessinent le liens de cardinalité dans un autre fossé, celui qui est entre la  » vraie satisfaction « , ou du moins ce que j’en vois chez les autres (chocolat, chat…) et le pur devoir (payer de sa personne pour que quelque chose soit accompli, et ce sans retour).

Il y a quelque chose qui est entre les deux, sans doute une partie ce qui pousse certains chercheurs à continuer leurs recherches, ou les artistes à poser une oeuvre. Ce n’est pas un pur plaisir, pas un pur devoir non plus. On va me dire que c’est le bien commun, et qu’ils en espèrent une reconnaissance posthume. Ce serait une forme avancée de pulsion d’Eros, détournée quant au but, libérée de l’illusion de la rédemption, de l’intérêt social, économique ou culturel, autant que des satisfactions terrestres immédiates.

Elle implique un humanisme, qui nous permet peut-être de dépasser ce mouvement de la frontière Eros/Thanatos ailleurs que dans un plan dont cette frontière serait la limite entre moi et les autres. Là où il  y avait une frontière, il y a un espace. Non par rétractation du caoutchouc, mais par construction d’une réalité commune, non pas admise ou concédée, mais réellement construite : co-structurée. (1)

Repartons encore d’un autre point : un autre  » entre  » est défini par l’espace constituant une couche que j’identifie parce qu’elle me semble identifiée chez d’autres, et par exemple dans une définition de la taxinomie qui m’a étonné, chez Rondal.

Moi qui limitait la taxinomie à l’ensemble constitué des deux espaces hyperonymie et hyponymie (2), voilà que Rondal nous livre [PHM] une curieuse définition :

article 3S c.jpg

L’affaire est en haut de la page 125. Nous sommes dans la phase où l’enfant progresse dans  » l’identification des référents conventionnels des lexèmes ».  Ce qui exige une  » série de contacts avec les réalités référées, en simultanéité avec l’exposition à un étiquetage verbal répété et contextuellement diversifié ».
C’est simple et de bon goût.

Mais on va aller plus loin en tentant d’isoler les stratégies mises en oeuvre par l’enfant afin de réduire l’éventail des possibilités référentielles. On audrait pu mieux dire en disant : » pour mieux tirer parti de la combinatoire composée par ces possibilités contextuelles, lorsqu’il ne les maîtrise pas ». En effet, lors des contacts avec les adultes, l’exposition est le plus souvent subie. Dans les jeux entre enfants, on peut penser qu’il y a une part de  » redite  » lorsqu’on rejoue les scènes convenues, bref.

L’auteur énumère donc ces stratégies, et parmi elles surgit le  » principe de taxinomie ». La définition entre parenthèses est assez curieuse.

 » Les catégories lexicales sont composées d’entités semblables et non d’entités pouvant être associés thématiquement.  »

On ne sait pas trop ce que sont les  » catégories lexicales ». S’agit-il des  » catégories de référence, les  » réalités extérieures au langage » de la page précédente ? Mystère…

En opposition aux catégories syntaxiques dans le système nominal, il pourrait s’agir en gros de noms communs. Mais ces entités  » semblables », ne peuvent pas être associées  » thématiquement  » (qu’est ce qu’un  » thème  » ici ?). Il me semble qu’on peut tout associer  » thématiquement », c’est même un peu la base de l’association.

Donc les  » catégories lexicales », dont on ne sait pas ce qu’elles sont, mais dont on sait qu’elles ne sont pas composées d’entités pouvant être associées thématiquement, par exemple les cuillers et les fourchettes.

Oui, donc les cuillers et le fourchettes…

 » constituent deux catégories lexicales distinctes  »

Certes…

 » Quand bien même elles peuvent être mises en rapport dans les rangements, les comportements alimentaires etc.  »

Donc le fait de ranger une cuiller dans le même tiroir qu’une fourchette ne fait pas l’obstacle qu’on pourrait penser à ce qu’elles constituent des  » catégories lexicales distinctes. »

Quant aux comportements alimentaires en question, on se demande de quoi il peut bien s’agir, manger sa soupe avec une fourchette ?

Il y aurait une explication à découvrir dans un autre texte de Rondal, le développement du langage oral.

 » Une deuxième hypothèse est celle de l’exclusivité mutuelle. Selon ce principe, l’enfant fait l’hypothèse qu’un nouveau mot s’applique à un objet dont il ne connaît pas le nom plutôt qu’à un objet dont il connaît déjà le nom (Markman & Wachtel, 1988). Les enfants suivraient déjà ce principe vers l’âge de 18 mois (Littschwager & Markman, 1994). A l’appui du principe, de nombreuses observations indiquent que l’enfant essaye de l’appliquer à tort. En présence d’une entité (par exemple, « chat »), l’enfant refuse que le gatto puisse être aussi un animale (terme superordonnant). »

Qu’est qu’une « entité  » ?  On suppose qu’il s’agit ici de l’animal réel, mais  » chat  » désignerait plutôt le mot que l’animal. Cet exemple par le contre-exemple est assez confus.

 » Clark (1993) a proposé un principe proche selon lequel l’enfant ferait l’hypothèse que tout nouveau lexème a une signification différente de tous ceux qu’il connaît déjà. Ainsi animale et gatto s’appliquent à des référents partiellement identiques  »

Un chat et un animal sont  » partiellement identiques »…

 » mais contrastant car animale renvoie également à d’autres entités au‐delà de gatto.  »

On ne voit pas trop en quoi le  » Ainsi  » s’applique à un nouveau mot. Si oui, lequel est nouveau  » gatto », ou  » animale » ?

 » Selon Clark, les enfants qui entendent des mots nouveaux pensent qu’ils désignent d’autres catégories que celles déjà dénommées et cherchent de nouveaux contrastes conceptuels susceptibles de justifier l’utilisation de ces nouveaux noms.  »

 » Déjà dénommées « , par qui, au cours de quelle période ? Dénommées dans quel usage, quel but ? Qu’est ce qu’une  » catégorie  » ?

 » Le principe de contraste jouerait le rôle d’une contrainte conceptuelle‐pragmatique poussant l’enfant à construire de nouvelles significations. Par exemple, si un enfant connaît déjà un mot pour désigner un ensemble de référents (gatto qu’il utilise pour les « chats » et les « chiens »)  »

Curieux, mais admettons.

 »  et qu’on lui propose un nouveau nom pour certains d’entre eux (« chats »),

Pourquoi lui proposerait-on pour désigner les chats un nouveau mot autre que  » chat « , qu’il utilise de façon erronée pour désigner les chiens ?

 » ce nouveau mot va l’inciter à créer des contrastes nouveaux permettant de distinguer des sous‐catégories dans ce qui n’était jusque là qu’une seule catégorie indifférenciée. Le principe d’exclusivité mutuelle serait lui une contrainte davantage lexicale.   »

Davantage que quoi ?

 » Une troisième hypothèse (dite contrainte taxonomique par Markman (1994) porte sur la nécessité de généraliser correctement tout nouveau mot, une fois appréhendé.  »

Généraliser un mot, drôle d’expression…

 » Les recherches montrent que le jeune enfant privilégie les généralisations taxonomiques par rapport à celles thématiques (Markman & Hutchinson, 1984 ; Golinkoff, Shuff‐Bailey, Olguin, & Ruan, 1995). C’est‐à‐dire qu’il constitue ses catégories lexicales en mettant ensemble des entités de même type  »

Ah non, hélas, ça recommence… des  » entités » , dont on ne sait rien. Des mots sans doute, mais qu’est ce qu’un  » type « ?

 »  et non des entités fonctionnellement associables (ou souvent associées concatenativement dans le discours).  »

Dommage aussi   » fonctionnellement associables », je ne vois pas trop ce que c’est. « Associées concaténativement », c’est pas mal.

Bref, passons, je vais arrêter de cabotiner, ce qu’il veut dire c’est que l’enfant cherche une voie taxinomique dans l’issue à la question de réduire l’énergie déployée pour le positionnement du fameux lexème lors de l’apprentissage d’un mot nouveau, et on va ne garder que cette idée d’une taxinomie qui classe les couverts selon la façon dont on les range, ou leur usage…

J’avais déjà rencontré en fait cet angle d’approche dans la reconnaissance des formes, ainsi que chez Laurier, mais je pense que c’est la première fois que j’en rencontre l’idée associée à celle de  » taxinomie ».

C’est un peu comme s’il y avait une couche  » présémantique  » entre la taxinomie  » purement lexicale  » des hyperonymes, et la couche  » purement sémantique  » de production de sens.

On pourrait alors parler de  » gradient de sémantisation », dans un espace où ce qui serait à l’oeuvre serait une  » mise en oeuvre  » (désolé pour la répétition) des formes.

Cet espace, je le trouve X quelque part à l’espace qui sépare ceci

article 3S d

de cela :

article 3S e.jpg

Images piquées à Mlle. Zekira Djonko. En fait ces deux images représentent la même chose. La seconde, celle du tricot fini, est interprétée par notre cerveau comme des volutes, des formes en relief, elle est beaucoup plus riche.

Il y a donc un espace qui sépare le tricot du schéma, espace parcouru par le cerveau et les mains de la tricoteuse qui fait passer la chose de l’état de schéma conventionnel à celui de matière en 3D, et un autre espace, parcouru par notre cerveau de regardeur, qui fait passer les deux images en 2D (enfin, pas vraiment puisqu’elles sont courbes et que le cerveau en tient compte) inversées des rétines à la forme 3D qu’on voit  » à travers  » l’image 2D que vous présente l’écran.

J’ai écrit :  » Cet espace, je le trouve X quelque part à l’espace qui sépare ceci  « , parce qu’au départ, j’avais écrit :  » Cet espace, je le trouve similaire quelque part à l’espace qui sépare ceci « . J’ai remplacé  » similaire  » par X, parce que je ne suis content de  » similaire », mais je ne sais pas par quoi le remplacer.

Ces espaces sont en fait  » au même endroit » (3), endroit qui est celui de l’interprétation, donc de la représentation. C’est dans cet espace que se déroule l’opération dont je parlaisici, c’est à dire que s’opère la rencontre entre les sèmes du lexique (et j’ai inclus les noms, passant par dessus les conventions syntaxiques puisque je suis précisément en amont).

Mais elle ne s’opère pas seule, précisément, cette rencontre. Un locuteur fait se croiser les signifiants comme les aiguilles à tricoter, il organise les rencontres, les frictions et les duels.

Il doit exister des gens qui sont capables de voir ceci :

article 3S e

en lisant cela :

article 3S d

C’est lors la transposition à l’œuvre ici que je garde de la cardinalité ce que je souhaite en conserver : Cette capacité à apparier des figures dans l’espace. Au cours de l’appariement, le trajet suivi par les points d’accroche (les points qu’on associe un à un pour comparer les cardinalités) font surgir le sens.

Lorsque ces points d’accroche sont « évidents  » (quatre fils pour quatre points cardinaux par exemple)aux yeux du n-uplet (locuteur-culture-auditeur) (cf. « lire la chambre » pour les conditions), les trajets sont des droites ou disons qu’au moins les fils ne se croisent pas. Il y a une  » mise à plat  » du sens, et pourtant, c’est un sens de dire que la figure se fait en ligne droite.

Peut-être l’équivalent du  » =  » (égale) pur et simple que l’auditeur est prié de gober sans discuter. (Je ne reviens pas sur l’aspect propagande du langage, cf. les articles récents).

Et ce qui est curieux, c’est que dans cette  » couche   » présémantique, je me demande si ce n’est pas là que Lacan situait le signifiant. Qui n’est pas un signifiant au sens linguistique, malgré qu’on en raccroche l’origine à Saussure.
Le vrai signifiant, le linguistique, appartient au réel (c’est mon troisième espace du langage). Nous ne l’entendons même pour ainsi dire jamais puisqu’il est traité bien avant que nous en ayons conscience. Le vrai signifiant, c’est celui qu’on n’arrive pas à reproduire, typiquement, le phonème d’une langue étrangère pour l’adulte, parce qu’il eût fallu l’apprendre avant, la lettre japonaise entre le  » r  » et le  » l », le signifiant c’est une séquence de ces choses.

Le signifiant pour Lacan, c’est une chose qu’on reçoit, ou qu’on utilise, qu’on tente de s’échanger entre sujets parce qu’il a une valeur, comme un monnaie, ou les têtes brûlées dans la cour de l’école, il n’a que sa valeur d’échange.

Ainsi les gens utilisent-ils  » zen » pour dire quelque chose, mais lorsqu’ls prononcent ce son, ils ne prononcent pas le signifiant du signifié du mot japonais, ils prononcent le signifiant de l’idée française qu’on échange à l’aide de ce mot.

Mais on ne peut pas  » manipuler  » un signifiant linguistique, ce serait comme tenter de parler en rotant. On ne peut manipuler que des signifiés, en produisant tant bien que mal leurs signifiants associés, sinon, ça n’a aucun sens. Or les signifiants dont parle Lacan ne sont pas ceux qui ont un signifié.

Je vais prendre une autre image, en utilisant les noms propres, qui s’y prêtent bien. Si dans un certain contexte (atelier de dessin par exemple) un locuteur dit à un autre dessinateur par dessus la table  » passe moi un carandache bleu », cela va fonctionner. Et pourtant, il n’utilise pas là le signifié attaché à ce signifiant linguistique, lequel signifié est :  » une marque de crayons… » En effet il n’a pas dit  » passe moi une marque de crayons ». Donc il n’a pas manipulé le signifiant correspondant (et je passe l’effet métonymie).

Il a employé un homophone de ce signifiant (puisque sans la majuscule etc), le signifiant au sens Lacanien du terme, c’est à dire un signe fonctionnel (efficace du point de vue des conventions en contexte).

Autre exemple pour s’extirper du bourbakier (elle me plaît, celle-là) : La mythologie. Si je vous raconte l’hitoire de Maurice et Daphné, je vais vous dire que Daphné était allée aux enfers, et que Maurice a voulu l’y aller récupérer. Et que Hadès a consenti, à condition que Daphné ne se retournât point avant d’être rentrée chez elle. Las, elle y faillit, etc.

article 3S f.jpg

Maurice conduisant Daphné hors des enfers pour la pécho

Vous savez bien que je me suis trompé, et que j’aurais dû employer les signifiants  » Orphée  » et  » Eurydice « . Et pourtant les miens ont fonctionné en lieu et place. Ils ont pris la place laissée vacante par le contexte, sans coup férir, sans ajustement, ils se sont glissés par magie dans la pantoufle de Cendrillon. Mes signifiants valent bien les autres.

 » Orphée  » et  » Eurydice  » sont les signifiants canoniques, linguistiques. Ils fondent le système. Maurice et Daphné sont des signifiants  » lacaniens  » (c’est moi qui attribue temporairement) :  ils fonctionnent comme signe que l’un agite pour signifier quelque chose à l’autre.

D’où la quasi superposition du signifiant au symbolique. Ou plutôt une double réduction du symbolique et du signifiant à un seul et même format. Mais ça a foutu une pagaille monstre (4).

Je suis d’ailleurs reconnaissant à M. Rondal de rétablir la primauté du signifié. Cela nous permettra de parler de sa partie symbolique plus tranquillement. On laissera le signifiant aux phonologues, d’où il n’aurait jamais dû sortir.

Bien donc, pour se résumer, qu’avons nous gagné au terme de cette incise ?

Le droit de se poser la question de savoir où est, et ce qu’est cet espace, ou l’espace du ce, comme je me plais à l’appeler maintenant (la petite danseuse à venir me servant de parafoudre pour la séquence). Nous avons vu il y a bien longtemps déjà que l’espace ontologique est à l’espace phylogénique ce que le soufflet est au chapiteau de cirque.

Pour qu’advienne l’espace où notre être se tiendra, les autres (mère, parents, éducateurs, etc.) nous tirent par le haut comme on tire un soufflet, un accessoire d’orgue, ou un accordéon. Ensuite, chacun de nous, muni de cette énergie potentielle, fait pression sur l’instrument, pour s’exprimer.

Petit à petit, à l’aide des accordéons morts, les hommes ont érigé des piliers qui soutiennent la toile du chapiteau, ce sont les diverses cultures folkloriques, celles des peuples et des langues, au sens où l’on dit  » la culture berbère ».  Ceci n’est pas une image, c’est la Réalité.

Ensuite, nous sommes reliés comme les alvéoles au poumon. Le poumon se soulève dans son ensemble comme un soufflet, et la société nous tient dans son ensemble, nous tire vers une extension ontologique. Chacun de nous, chaque alvéole, nourrit à son tour l’ensemble, crache des productions, et maintient le corps social en vie.

Mais cet espace, auquel chacun de nous n’a accès que par ce qu’il en a intériorisé, sa réalité, et qu’il prend, à des degrés plus ou moins graves selon sa pathologie et son état d’évolution, pour la Réalité, de quoi est il fait ?

De pas grand chose en fait, et même de rien. (Serait-ce le sens de  » das Ding  » au centre du tore de Lacan ?). C’est un espace capable de cristalliser à l’approche de nos connaissances, le passage de l’intuitif au formel, et de la théorie à l’objet. Nous avions projeté sur le monde le mythe du verbe créateur tant qu’il nous était impossible de l’admettre, mais il est bien en nous.

Munis de ce léger bagage, où allons-nous ?

(1) Je me plais à imaginer en effet que la sémanthèse a une base biologique (car que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ?). J’observais récemment un enfant jouant au Monopoly, et répétant à sa victime la somme qu’elle lui devait.
Tous deux étaient visiblement pssédés de jouissance physique d’une part, de souffrance physique.de l’autre. Mais il me semblait que le bourreau n’avait pas eu à inventer, même de façon implicite, la figure de style de la répétition, il l’éprouvait, tout autant que l’autre enfant, qui endurait physiquement.

Dans le cas du supplicié, L’enfant ne souffrait pas tant de sa dette que de l’entendre son créancier la lui répéter de façon lancinante. Pour ce qui est de l’autre enfant, j’avais du mal à démêler dans quelle mesure le plaisir venait de la perspective de toucher une grosse somme ou bien de torturer son adversaire en lui assénant la sentence. Mais le verbe faisait office d’arme physique. Si en termes de classe, le juge venge la classe des refoulés quand il condamne un pervers qui s’est offert le luxe d’étaler sa pulsion au soleil, en termes individuels, la jouissance est physique, et non symbolique.

(2) Je signale d’ailleurs que je ne suis pas d’accord avec cette définition de la méronymie.  » Un grain de sable  » est un méronyme pour  » un tas de sable » (ce que n’est pas  » un gramme de beurre  » à  » un kilo de beurre »), mais les portières relèvent, selon le point de vue duquel on se place, soit de l’inclusion spatiale, soit de relations plus complexes comme  » est une pièce détachée de « .

C’est d’ailleurs le mérite de la notion de méréologie, de soulever ce problème qu’elle prétend traiter. Vouloir ajouter  » est une partie de  » comme équivalent de  » est membre de la classe de « , c’était rouvrir la porte à l’inclusion spatiale et aux autres démons qu’on avait eu tant de mal à jeter dehors pour avoir une notion de classe  » propre ».

La définition d’une classe est arbitraire, aussi « naturelle » qu’elle paraisse. Le naturaliste pense avoir découvert une espèce d’oiseau, alos qu’il ne fait que nommer la portion d’un territoire de savoir. Parfois il est pris d’une lassitude, tandis que dans son sommeil, le bras engourdi par le poids du corps de son amante…

(3) Imaginons que les 3 dimensions de notre espace commun soient les dimensions 235, 236 et 567. Imaginons un autre univers lui aussi en trois dimensions, mettons les 234, 238, et 2. Certaines particules de la 234 ne pourraient-elles pas de temps à autres sauter à la 235, et apparaître ainsi sous forme de points ou de segments de droite dans notre univers ?
Rêvons un peu, si c’était les 235 et 236 qui étaient ainsi partagées d’un coup, alors un plan devrait apparaître dans notre univers, le coupant en deux en quelque sorte.
Vous allez me dire que vu le nombre de dimensions disponibles, il est peu probable que de telles collisions apparaissent. Je vous l’accorde. Néanmoins, existe-t-il une autorité de régulation des dimensions, afin f’éviter les conflits. En effet, si un tel mur se dressait dans l’univers, il risquerait de couper la planète  Terre, et de provoquer des accidents de la route.

(4)  Encore une fois, on peut imager la manoeuvre en termes topologiques : Si on prend deux images, l’une de 512×128 pixels, et l’autre de 128×512 pixels.

article 3S g.jpg

 

Chacune d’entre elles représente un motif harmonieux, le signifiant d’une part, et le symbolique de l’autre (dans le cas du lion, le signifiant est un peu bouffé mais bon),

article 3S h.jpg
Et chacune d’entre elles fait 65536 pixels.

On peut donc faire correspondre un à un les pixels de chaque image. Sauf que pour les  » superposer » (ce qui correspond à les identifier dans le langage), il faut réduire les images à un format commun :

article 3S i.jpg
et

article 3S j.jpg

Faute de procéder ainsi, si on entreprenait la démarche, on se trouverait en manque de points sources/cibles au cours de l’appariement, en arrivant à la fin de la première ligne de l’image source/cible, selon ce qu’on a choisi.

Ceci dit l’opération d’apparier les images d’origine (non réduites au carré) reste non seulement possible, mais en fait, elle n’est pas moins plausible. En fait, lors de la réduction au carré, il  » manque des points « , on retombe dans un paradoxe de Zénon, tentez de le faire avec des images de 300×200. Simplement, les chemins topologiques sont encore moins faciles à imaginer, j’ai donc réduit au carré pour simplifier.

article 3S k.jpg

In fine, si, arithmétiquement, on a bien une cardinalité commune qui permet d’apparier les points un à un, le trajet fait par chacun des points dans l’espace pour venir se superposer à son homologue, preuve que ça ne fonctionne pas.

On peut donc s’interroger, à rebours, sur la validité de l’opération intellectuelle qui a présidé à la mise en regard des notions. C’est pour cela sans doute qu’in fine, les champs sémantiques sont bien des champs  » électromagnétiques  » (de valeurs continues), permettant ainsi de ne pas recourir à l’idée de quantum, qui oblige à postuler quelque part un tourniquet de comptage des points (fût-ce de valeur de champ ) mais plutôt à celle de dynamique de variation où la valeur absolue n’a pas d’importance. Mais bon, là je m’aventure un peu…

Je mets juste ci-dessous les mêmes types d’images, en version non conformiste, pour faciliter au lecteur l’opération qu’il faut faire en réalité pour réduire le signifiant au symbolique, puisque, à vrai dire, aucun n’a vraiment de définition claire.

Partons de ce chef-d’oeuvre :

article 3S l.jpg

Isaac Israël, The Donkeyride

La situation serait donc plutôt celle-ci :

article 3S m.jpg

Les mêmes opérations sont effectuées. Découpe d’une partie de l’image, toujours au format 65536 pixels.

article 3S n.jpg
Réduction des deux images au carré :

article 3S o.jpg
article 3S p.jpg

Puis superposition du Signifiant au Symbolique :

article 3S q.jpg

Avouons que cela commence à ressembler à un rêve. Je plaisante, mais à moitié. Je n’exclus pas qu’il puisse se former dans le rêves des images  » ambivalentes », pouvant être lues de plusieurs façons.(5)

Enfin, pour filer la métaphore jusqu’à l’épuisement poétique, on peut prendre l’exemple de cette fameuse scène du film La Galette du Roi, où Roger Hanin se réveille en sueur d’un cauchemar en criant  » La main, le nain, la main, le nain ! ». Réplique prémonitoire et contradictoire, puisque celui à qui on a coupé la main devient par là « a-main », et non Ha-nin, tandis qu’il dira plus tard dans une autre production  » Les Bittoun, on est comme les cinq doigts de la main ». La cardinalité reste donc au service du sens et non pas de la forme.

C’est ainsi que le langage contient à la fois toute offense et toute réconciliation, tout partage et toute superposition, et que la cardinalité est comme les étapes du début et de la fin d’un numéro de transformiste, toutes les étapes intermédiaires de la représentation étant possibles. Cela n’empêche qu’il faut les trouver.

Mais avant d’aborder les mécanismes de représentation, je voulais poser quelques balises.

(5) Et je ne dis pas  » synchroniquement ». La synchronie, au sens strict, est un concept non fonctionnel, étant donné qu’on ne pourra jamais prouver que deux choses sont arrivées au même moment. La synchronie au sens large :  » arrive dans une même plage de temps que  » est un concept fonctionnel, mais on pourrait alors aussi bien parler de diachronie sur une plage restreinte…

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